C’est en souvenir d’Arachné, une jeune fille qui, pour avoir osé défier la déesse Athéna dans l’art du tissage, a été métamorphosée en araignée, que les savants ont donné à ces animaux le nom d’arachnide. Hormis les amoureux des araignées, on évite en général de se pencher de trop près sur cet animal. Il fait peur et répugne. Mais à moins de se réfugier en Antartique, impossible de ne pas en croiser. Les araignées supportent n’importe quel climat, que ce soient les flancs de l’Himalaya, à 6700 mètres d’altitudes, ou les abîmes de grottes souterraines enfouies jusqu’à 600 mètres de profondeur. De plus, les araignées sont nombreuses : il y a 35 000 espèces recensées. Il est dommage de réduire cet animal à une simple caricature phobique. D’un point de vue morphologique, l’araignée est complexe. Les deux parties de son corps le céphalothorax (tête-thorax), recouvert par une carapace, et l’abdomen, sont réunis par un tube étroit, le pédoncule. Du céphalotorax partent les six paires d’appendices formées de huit pattes poilues et de deux palpes, sans oublier les deux crochets creux et articulés appelés chélicères, le cerveau, les glandes à venin et l’estomac. On a du mal à s‘imaginer qu’un si petit corps (sa longueur varie de 0,7mm à 26cm), puisse contenir tant de complexité.
Et puis surtout l’araignée, dont le venin contenu dans le crochet est rarement dangereux pour l’homme, est utile. Elle passe son temps à attraper et à dévorer des insectes (en été, elle en mange son poids chaque jour) qui, sans elle, se multiplieraient et ravageraient la nature. Pour cela, les araignées ont une arme secrète : leur toile de soie. Par le biais de filières, sortes de mamelons qu’elles possèdent à l’extrémité de l’abdomen, elles laissent s’évacuer des sécrétions qui se fondent en un fil unique. Rien qu’en rapprochant les filières, les araignées peuvent à loisir varier le diamètre de leur fil et sa composition.
En période de reproduction, en automne ou à la saison sèche, le mâle, beaucoup plus petit, séduit le femelle en agitant sa toile pour lui montrer qu’il n’est pas une proie mais un partenaire. Il tente alors de l’attirer sur un filament spécial, destiné à l’accouplement. Ce dernier peu durer de quelques secondes à plusieurs heures, selon les espèces. Après quoi le mâle a de grandes chances de se faire dévorer. Les oeufs pondus éclosent au printemps ou à la saison humide. Si l’araignée n’est pas à son tour dévorée par un petit mammifère du type rongeur, par un oiseau, un reptile, un amphibien ou par un membre de sa famille, elle peut vivre de deux à cinq ans.