Les bucorves font partie de la famille des calaos, un bien curieux groupe d'oiseaux qui se singularisent à la fois par leur gros bec, long et incurvé vers le bas, souvent surmonté d'un "casque" qui peut être plus gros que le bec lui-même, et par leur mode de reproduction. En effet, les femelles de cette famille s'emmurent dans leur nid pendant toute la ponte et la couvaison, et durant la moitié de l'élevage des jeunes, ne laissant subsister qu'une étroite fente verticale. Pour s'enfermer, elles se transforment en véritables maçons, utilisant comme mortier leurs propres excréments mêlés à des restes de nourriture. Les mâles, qui leur apportent de quoi se nourrir, les aident parfois à construire leur "bunker".
La femelle bucorve constitue la seule exception à la règle du groupe car elle ne s'emmure pas. Après avoir pondu en moyenne quatre ou cinq oeufs, ovales et blancs, elle se contente de rester immobile pendant l'incubation d'une trentaine de jours, période d'immobilisation dont elle profite pour muer entièrement. Quand les oisillons en sont à la moitié de leur croissance d'également trente jours, la femelle quitte le nid avec son plumage neuf et va chercher elle-même de petites proies pour ses enfants. Les bucorves vivent généralement en couple et passent le plus clair de leur temps par terre, à la façon des corneilles. Lors de la période de reproduction, les mâles se livrent à un véritable concert de sons allant des gloussements et des sifflets de base aux mugissements retentissants en passant par des hululements légers, des caquets rauques ou des couinements aigus. Cet oiseau d'assez grande taille, puisqu'il mesure 1 mètre environ, se distingue par ses ailes larges, sa longue queue et, surtout, par ses couleurs. Car si le plumage de son corps reste dans les tons neutres, noir et blanc, parfois gris et brun, en revanche son bec, sa peau nue faciale, sa gorge et ses pieds combinent le noir, le rouge, le bleu et le jaune en un tableau qui ne passe pas inaperçu.
Omnivore, le grand calao se nourrit de baies, d'oeufs et d'oisillons, de rats, de souris, ainsi que d'insectes et de reptiles. Sa tactique pour capturer une vipère est impressionnante. L'oiseau se rapproche de biais en étendant les ailes pour se protéger du serpent. Puis il frappe brusquement la vipère d'un grand coup de bec tout en s'écartant rapidement et en se cachant la tête dans les ailes pour éviter une morsure. Il doit parfois recommencer cette opération avant de venir à bout de l'animal. Son bec aux bords aiguisés lui permet de découper facilement les aliments. En cas de danger par un mammifère moyen ou un aigle qui ne dédaignant pas de le chasser, il se cache derrière un rocher ou un buisson, et ne prend son envol qu'en dernière extrémité.