On a toujours du mal à imaginer que ce corps qui mesure de 1 à 10 cm, mou et souvent velu, formé d'une tête et de treize segments en anneaux, muni de trois paires de vraies pattes fixées sur le thorax et de cinq paires de "fausses" pattes sur l'abdomen, va se transformer en chrysalide, puis en ravissant papillon. La chenille est en fait le deuxième stade dans le développement du papillon après l'oeuf; c'est pourquoi son anatomie est si simple.
Son unique tâche est de se nourrir, bien qu elle sécrète également de la soie avec sa filière. Grâce à ses deux mandibules puissantes, la chenille est capable de réduire en petits morceaux toutes sortes de plantes à fleurs, des fougères, des mousses, des lichens et des champignons, mais parfois aussi de s'attaquer à des substances animales comme des plumes et des petits cadavres desséchés. La chenille a plusieurs façons de se comporter : soit elle vit à découvert sur le feuillage, soit elle se développe entièrement sous terre et croît à l'intérieur des tiges ou des branches, ce qui la protège des prédateurs comme les oiseaux, les petits mammifères, les araignées ou des insectes. En revanche, les chenilles qui vivent à l'air libre doivent déployer des trésors d'ingéniosité pour repousser les ennemis. Vulnérables et lentes, elles doivent avoir recours au camouflage en guise de défense. Leur couleur leur permet de se confondre avec les plantes, sur lesquelles elles sont capables de rester totalement immobiles. Certaines chenilles ressemblent à des fientes d'oiseaux et d'autres ont la possibilité de projeter vers les importuns une substance irritante sécrétée par les glandes de leur thorax. D'autres encore ont des poils "urticants" qui provoquent des réactions fort désagréables sur la peau. Au moment de se transformer en chrysalide, la chenille cesse de s'alimenter et part en quête d'un abri; là, elle s'immobilise et sa peau se parchemine, ou bien elle tisse un cocon de soie protecteur en attendant la métamorphose.