La Fontaine a sans doute beaucoup fait pour la gloire de cet animal. Gloire méritée, ô combien !, car la fourmi, bien que familière, n'en est pas moins étonnante. Sa taille est petite, généralement pas plus de 1 centimètre, sauf pour certaines espèces - on en compte 15 000 -, la plus commune au Masaï-Mara étant la Lasius niger. Elle a six pattes, deux mandibules au bout de la tête qui lui servent d'armes contre l'ennemi et deux antennes sur les côtés. Sa couleur varie du noir au roux en passant par le rouge. Si la fourmi est montrée en exemple, c'est pour son fantastique sens de l'organisation. D'un côté, sa maison, la fourmilière, construite souvent en souterrain, est un véritable hôtel à elle toute seule : galeries, chambres pour les provisions, pour le repos et pour la ponte. Fréquemment, une partie s'élève en dôme au-dessus du sol. A l'intérieur, près de cinq cent mille individus s'affairent, qui ont chacun une tâche bien définie.
Les ouvrières et les soldats sont toutes des femelles stériles, chargées de faire tourner la fourmilière au mieux : approvisionnement (les fourmis se nourrissent d'autres insectes comme les termites, les sauterelles mais aussi des œufs de crocodiles ou des cadavres de vertébrés), consolidation des galeries ou du dôme, transport des œufs et des larves pour les placer dans les meilleures conditions ambiantes.
Les mâles et les femelles sont ailés, s'accouplent après un vol nuptial à l'issue duquel ils perdent leurs ailes, creusent un embryon de galerie et s'occupent de leurs premiers œufs et larves ; ils deviennent ainsi le roi et la reine d'une nouvelle colonie. Autre sujet d'intérêt chez les fourmis, leur système sophistiqué de communication. Pour mener à bien leurs tâches, les fourmis se parlent grâce à des substances chimiques (phéromones). Mais elles peuvent également correspondre en utilisant leurs antennes ou leurs pattes pour taper, selon un code à la façon du morse, sur le crâne d'un congénère. La reine fourmi, si elle n'est pas avalée par une mangouste, un caméléon ou un autre de ses prédateurs, a une durée de vie de treize ans au maximum.