Le gnou est une antilope africaine beaucoup plus massive que le bubale par exemple, et encore plus disgracieuse puisqu'il pèse de 140 à 300 kilos et mesure de 1,70 à 2,40 m, queue non comprise (70 cm-l m). Mais ses formes sont étranges. Il a un corps et une queue de cheval, des membres d'antilope, une tête bovine, des touffes de longs poils raides au-dessous du mufle et sur la gorge, le cou épais, la poitrine large. Sans oublier sa longue crinière sur la nuque et la partie antérieure du dos et, pour les mâles comme pour les femelles, les cornes qui s'écartent puis se relèvent en se rapprochant légèrement. Pour compléter le tableau, des rayures verticales, noires ou gris foncé, traversent le cou et les flancs. Le front et le museau sont également noirs, le reste du corps étant couvert d'un pelage brun-gris. Au Masaï-Mara, la majorité des gnous sont des gnous à queue noire qui se déplacent en grands troupeaux.
Principalement diurnes, ils se nourrissent presque exclusivement de graminées et passent à brouter près de seize heures par jour, alors que c'est le temps de repos de certains prédateurs comme le lion ! Entre deux repas, ils s'occupent de leur bien-être. Ils se grattent la croupe avec les cornes, l'avant-train avec les sabots, ils se roulent par terre, se frottent la tête contre un arbre ou contre un partenaire. C'est sans doute la recherche des meilleurs pâturages ou de nouveaux points d'eau - bien que le gnou soit capable de rester cinq jours sans boire - qui fait migrer ces herbivores deux fois par an, en juillet et en octobre. Un voyage éprouvant, puisqu'ils parcourent chaque année plus de trois mille kilomètres et que des milliers de bêtes meurent lors de ces transhumances. Elles sont dévorées par leurs principaux ennemis - lions, panthères, hyènes tachetées, crocodiles, lycaons et chacals à chabraque pour les nouveau-nés -, ou se tuent en traversant la rivière.
Au moment de la reproduction, le mâle dominant, déjà très bruyant en temps normal, pousse une série de coassements de plus en plus fréquents et se bat avec ses congénères pour constituer un harem. Il arrive qu'un gnou ait à "honorer" de cent à cent cinquante femelles. La femelle met bas un unique petit à l'issue d'une h gestation de huit mois à huit mois et demi. Les gnous ont une particularité : tous les bébés naissent en même temps, deux ou trois mois avant la migration, afin d'être prêts à y participer. Les nouveau-nés sont capables de se tenir debout entre trois et cinq minutes après leur naissance. Ils sont allaités pendant quatre mois, et jusqu'à un an pour certains d'entre eux. Les cornes poussent d'abord tout droit, puis commencent à se courber à 6 mois. La maturité sexuelle des gnous est atteinte entre 15 et 18 mois. Mais alors que l'adolescente reste aux côtés de sa mère, le mâle, lui, est chassé du troupeau au bout d'un an. Si le jeune ne meurt pas entre les crocs d'un lion ou parce qu'il a été séparé de sa mère, il peut espérer vivre jusqu'à 18 ans.